Mon expérience avec le plasma et les médicaments dérivés du plasma remonte à 1990, quand mon fils aîné avait 4 ans.
Il subissait une amygdalectomie de routine quand les choses ont très mal tourné. On a découvert qu’il n’avait presque pas de plaquettes pour arrêter le saignement pendant l’intervention chirurgicale (bien que le rendez-vous précédant l’opération se soit déroulé normalement) et après avoir reçu des transfusions pour le stabiliser, il a été traité par IgIV, un médicament dérivé du plasma.
Après des tests interminables, nous n’étions pas plus près d’un diagnostic, nous savions juste qu’il présentait une sorte de réponse auto-immune; son corps semblait penser que ses plaquettes ainsi que ses globules rouges et blancs n’étaient pas nécessaires, donc son système immunitaire cherchait à les détruire. Il recevait tout de même un traitement par IgIV toutes les deux semaines dans notre hôpital local qui aidait à maintenir ses concentrations sanguines dans une plage sécuritaire, lui permettant ainsi de vivre un peu normalement.
Après huit ans de ce traitement, mon fils a finalement reçu un diagnostic et il a commencé à prendre un médicament par voie orale permettant de stabiliser son système immunitaire sans qu’il ait à se rendre à l’hôpital aussi souvent.
Douze ans plus tard, il luttait contre une leucémie; le cancer était présent dans sa moelle osseuse, son sang et son liquide céphalorachidien, et il a fini par avoir besoin d’une greffe de moelle osseuse.
Pendant six mois, lui et moi avons vécu à l’hôpital, à 150 km de chez nous, pendant qu’il luttait contre la maladie. Un jour, en allant chercher quelque chose à manger à la cafétéria de l’hôpital, j’ai remarqué une publicité pour un don de plasma à seulement 15 minutes de là où nous étions.
Comme j’ai grandement profité des médicaments dérivés du plasma pendant de nombreuses années, je suis allée voir si j’étais une bonne candidate pour donner du plasma. Tant que mon fils était stable sur le plan médical, je prenais quelques heures de ma journée pour faire un don de plasma chaque semaine. Après sa greffe, mon fils a encore une fois bénéficié des médicaments dérivés du plasma et mon engagement à continuer de donner s’est maintenu, même une fois à la maison.
Bien que ce ne soit plus de façon hebdomadaire, étant donné que j’ai repris le travail à temps plein et que je vis en dehors de la ville, j’essaie de faire un don au moins une ou deux fois par mois, et ce depuis six ans, depuis que mon fils est en rémission.
Les quatre ou cinq heures qu’il me faut pour me rendre au centre de dons de plasma, faire le don et revenir à la maison sont mineures par rapport aux bienfaits dont nous avons bénéficié grâce à d’autres personnes qui étaient prêtes à donner de leur temps et de leur plasma pour produire des médicaments qui sauvent des vies.
Je suis très reconnaissante d’avoir la possibilité de donner en retour pour que d’autres puissent profiter, tout comme nous, d’une vie pleine de nouvelles aventures.